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Racoon City
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Charmante petite ville aux pieds des montagnes de Champignac, Racoon City avait tout pour plaire : jeune, dynamique, avec une équipe de gentils organisateurs. Equipe qui organisait chaque dimanche après-midi le concours de la plus grosse omelette aux champignonz jamais vue, suivie d'une petite bourrée paysanne au soleil couchant avec comme panorama la nature environnante, qui tranchait avec le décor ultra-industrialisé de la capitale palladionaute. La petite histoire ne nous dira jamais si les indigestions fréquentes le lundi étaient dûes à des champignonz mal coupés et donc encore vivants une fois ingérés, ou à un sombre complot de l'équipe hospitalière locale afin de faire tourner leur fond de commerce de manière durable. Après quelques années prospères, la ville commença à peiner : l'import d'oeufs de dragon en direct depuis les montagnes brunes était excessivement coûteux, et il était hors de question de remettre en cause l'omelette dominicale géante. Très vite, le salut vint d'une entreprise kralandaise, Umbrella Corp. Cette entreprise basée autrefois basée à Gradoville avait fait fortune en vendant des parapluies blindés pour contrer les enclumes coupivilloises portées par les vents, mais fit un flop total en se lançant dans l'export international de ses produits : en dehors du Gradistan, les enclumes qui tombent du ciel, y'en a vachement moins. Aussi cherchait-elle de "nouveaux secteurs d'activités", dans le pharmaceutique, notamment. Après quelques temps, les concours d'omelette reprirent de plus belle, quand le premier cas d'intoxication aux champignonz apparut : Sally Badezelle, chanteuse communale, s'étouffa avec son assiette et fut admise à l'hôpital, où elle décéda 4 heures plus tard. Le lendemain, l'Abbé Stiole, clerc du village, succomba à son tour. Le surlendemain, les quatre filles du docteur Titegouth, Emma, Corinne, Justine, et Amélie (la dernière Titegouth) furent admises aux urgences avant de décéder. La semaine suivante, aux élections de bourgmestres, l'ancien commissaire de Racoon City, Philibert de Faukshakov, fut déclaré comme présent dans l'isoloir malgré son décès deux jours plus tôt. Le bourgmestre de l'époque ferma les yeux, espérant la réélection. C'est lorsque les premiers morts-vivants vinrent demander à Willy, concierge du cimetière, de monter le chauffage que les autorités se rendirent compte de l'ampleur de la catastrophe qui était en train de se passer sous leurs yeux : les morts se réveillaient ! Deux semaines plus tard, la ville était assiégée par des hordes de zombies assoiffés de sang et d'actions palladionautes visant à réélire leur candidat, Lolito la Banane, mort un siècle plus tôt. De par les risques de contaminations, aucune action armée ne fut tentée directement, malgré le nombre diminuant de survivants. La quarantaine fut déclarée, mais plusieurs éléments extérieurs parvinrent en ville, par hasard ou par la route : - trois officiers kralandais - deux cowboy - une petite fille - le fils spirituel d'Etienne Maltuvar - quelques autres figurants qui allaient mourir dans les heures à venir Après une semaine de lutte acharnée, et grâce aux aides parachutées en ville, les survivants purent s'organiser, diffuser des discours bolopoliste via les hauts-parleurs des bâtiments publics pour faire reculer les zombies et combattre les infections grâce à des drogues les éliminant d'office pour les Jeux Olympiques Elmériens, sauf bon avocat. Pendant ce temps, Umbrella Corp révéla au cybermonde que Racoon City était la zone de test pour le virus D42 censé transformer les opposants politiques en moules activistes et contagieuses, et mit aux enchères le virus ainsi que son antidote. Malgré l'énorme potentiel électoral qu'aurait pu gagner la Confédération, les enchères se disputèrent surtout entre l'Empire Brun et la Palladium Corporation, qui finit par l'emporter. Pendant ce temps, en ville, les zombies avaient été neutralisés grâce à un subtil stratagème : attacher le fils spirituel d'Etienne Maltuvar à l'enseigne de la station essence avec une pancarte "self-service" afin d'attirer tous les zombies dans cet endroit, puis... *boum* (L'Histoire ne retiendra pas l'avion qui s'est crashée dans la Meuse, aveuglé par la colonne de fumée provoquée par l'explosion. "Z'avaient qu'à pas être là", déclara le juge du tribunal cybermondial de l'époque.) Un dispositif radiophonique fut retrouvé dans le buste d'un ancien DCR palladionaute ("Ah! Je savais bien qu'il avait un cadavre dans le placard ! Il aurait pas pu le laisser fermer cet idiot !"), puis, quelques heures après, un employé d'Umbrella Corporation fut capturé par les survivants, torturé selon les normes ISO-65472 du "code graffitique de l'interrogatoire bien fait", et l'antidote fut donné à tous les survivants. Parmi eux : - 72 périrent dans d'atroces souffrances car ils étaient déjà morts mais ne le savaient pas encore - 32 furent abattus par les troupes robotiques humanitaires kralandaises "au cas où, j'ai cru que c'était un ours zombie, de loin" - 24 furent capturés, enfermés et torturés à mort dans les pièges à zombie développés par les palladionautes - 16 survécurent, sains et sauf Le virus fut perdu dans les méandres administratives palladionautes, tandis qu'Umbrella Corp se retira de la circulation avec son magot nouvellement acquis en poche, préparant sûrement son retour. Et ainsi, Racoon City put reprendre sa petite vie tranquille, ses omelettes aux champignonz dominicales et sa bourrée paysanne au coucher du soleil. Mais une chose était certaine : désormais, on ne laisserait plus les morts voter. Encore que... Tous les survivants du carnage, eux, étaient guéris. Tous ? Non ! Car dans un petit village, un irréductible survivant devait s'enfermer chaque premier samedi du mois devant les chaînes cryptées, souffrant des restes de sa contamination. Il se dit même que l'Empire Brun aurait, grâce à lui, réussi à redévelopper le virus D42 et l'aurait utilisé à usage militaire. Bluff? Menace? Nul ne le sait... mwahahaha !
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